L’histoire du wax

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Le wax est un tissu en coton enduit de cire sur chaque face, au motif ethnique et tribal et à l’aspect généralement multicolore. Appelé également « tissu africain », il faut admettre que le wax n’a pas toujours été l’apanage des Africains. Son premier lien avec ce continent remonte à une époque d’expansion territoriale, la colonisation et plus particulièrement, celle de la Hollande en Indonésie, au 19ème siècle.

La Hollande et le wax

Face aux révoltes de leurs colonies indonésiennes, les Hollandais ont dû avoir recours à des mercenaires provenant de l’Afrique de l’Ouest. Cela a permis aux colons de garder la mainmise sur leur empire colonial. Ces mercenaires sont constitués principalement de guerriers Ashantis de la Côte de l’or néerlandaise (Ghana).

A leur retour en Afrique, les mercenaires Ashantis ont apporté avec eux des batiks, des tissus indonésiens au motif très proche de ce que sera le wax. Le batik a connu un succès important auprès de l’ensemble du peuple de la côte de l’or. Il a d’ailleurs acquis une valeur égale à l’or, ce minerai précieux dont l’empire ghanéen avait à profusion. Les mercenaires reconvertis en commerçant y ont trouvé leur compte.

Face à une demande de plus en plus grandissante, les Hollandais ont décidé de produire à grande échelle des tissus s’inspirant du batik indonésien, tout en améliorant la technique. Cela passait notamment par l’application de la cire chaude. Ce procédé permettait notamment de fixer et de préserver la teinture. Le nom du tissu wax vient d’ailleurs de là puisque le terme signifie « cire » en anglais. L’objectif initial était d’exporter les tissus vers l’Indonésie. Mais en fins connaisseurs, les Indonésiens constatent certains défauts et irrégularités sur les produits hollandais et refusent d’acheter leurs tissus. Les Hollandais ont alors dû se rabattre vers la côte de l’or, qui contrairement aux Indonésiens adorait ces petites imperfections. Le wax est donc en passe de devenir un « tissu africain ».

Retour en Afrique

Par l’intermédiaire de l’entreprise Vlisco, la Hollande a alors commencé à inonder le marché africain de ce tissu. L’entreprise Vlisco a d’ailleurs acquis une bonne réputation, notamment en Afrique de l’Ouest, car le succès du wax ne s’est pas cantonné au Ghana. Il a rapidement conquis les pays voisins comme le Sénégal, le Nigeria ou encore la Côte d’Ivoire. Mais évidemment, Vlisco fait peu à peu face aux produits locaux, car ces pays de l’Afrique de l’Ouest ont, pour la plupart décidé de produire leur propre wax surtout à l’arrivé de l’indépendance. Mais depuis une dizaine d’années, on constate également une arrivée en force des Chinois dans ce secteur en proposant des prix nettement moins chers, ce qui implique bien évidemment un tissu de qualité inférieure.

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On constate également qu’actuellement, le wax tend à s’exporter hors d’Afrique, dans le sens où ce tissu est devenu très à la mode et très tendance. Ainsi, il existe désormais mille et une façons pour les hommes et les femmes, de le porter, que ce soit dans un style chic et élégant ou bien décontracté. Beyoncé aime bien l’utiliser pour rappeler ses racines. Quoi qu’il en soit, le wax a été et restera un tissu africain puisqu’il est lié étroitement à son histoire, à ses traditions, à son mode de vie, etc…

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